La Fédération UNSA Banques, Assurances et Sociétés Financières a décidé de signer l’accord triennal CREPSA Action Sociale, malgré un contexte de négociation extrêmement contraint. Ce choix procède d’un sens de la responsabilité, notamment à l’égard des retraités les plus fragiles, mais il s’accompagne d’un regret profond : le désengagement progressif des entreprises de l’action sociale de branche.
Depuis 1997, le CREPSA Action Sociale permet de soutenir les retraités et salariés des entreprises adhérentes à la CCN de l’assurance. Ce dispositif reposait sur une enveloppe financière commune garantissant une politique sociale mutualisée.
Or, depuis plusieurs années, le fond dédié s’épuise sans solution de financement. France Assureurs n’a plus de mandat pour engager le moindre moyen. Les derniers accords ont ainsi été conclus au strict minimum, tandis que les réserves financières atteignent désormais un seuil critique : moins de 3 millions d’euros, soit environ cinq années d’activité limitée à la seule aide au RAMA (252 €).
Lors de la négociation, l’UNSA a proposé de maintenir 150 000 € sur trois ans pour continuer d’accompagner les situations d’endettement grave ou de « péril social ». Cette mesure transitoire laissait le temps aux entreprises de bâtir des dispositifs internes.
France Assureurs l’a refusée, confirmant une tendance forte : un retrait de l’action sociale mutualisée au profit de solutions propres à chaque entreprise. Une orientation qui nourrit inconsciemment une concurrence sociale dans la branche, contraire à l’esprit d’une convention collective.
Face à cette impasse, ne pas signer aurait immédiatement privé les retraités d’une aide indispensable. Comme l’a rappelé notre négociateur, « le régime est fermé et sans financement : rien ne sert d’idéaliser un accord plus favorable ».
Nous avons donc choisi de préserver ce qui peut l’être encore en maintenant l’aide au RAMA, tout en exprimant clairement notre désaccord avec le retrait des entreprises.
France Assureurs indique qu’une fois les réserves épuisées, la question pourrait être réintégrée dans la négociation RAMA. Nous y serons pleinement engagés pour défendre une action sociale de branche digne, mutualisée et solidaire.
Notre signature est une signature responsable, mais aussi vigilante : la branche mérite mieux qu’un repli social fragmenté, et l’UNSA continuera d’agir pour que la solidarité reste un pilier collectif.